Le Roi et l'oiseau

Publié le par Spark

 
Le Roi et l'Oiseau (Paul Grimault - 1980)



C’est l’histoire d’un roi très mauvais qui a des ennuis avec un
oiseau très malin et plein d’expérience ; il y aussi des animaux qui
sont très gentils, deux amoureux et beaucoup de gens épouvantables
.
Jacques Prévert

Inspirés par le conte d'Andersen La Bergère et le Ramoneur, où un vieux chinois né d'une armoire marquetée désire épouser une bergère de porcelaine amoureuse d'un ramoneur façonné comme elle, Paul Grimault et Jacques Prévert ont imaginé à leur tour une histoire d'amour compromise par les caprices d'un tyran.
Une première version du dessin animé paraît sous le titre La Bergère et le Ramoneur, en 1953. Le montage, imposé par les producteurs, déplaît foncièrement aux auteurs, qui récupèrent les droits du film en 1966 et créent ainsi la version que nous connaissons tous, diffusée à partir de 1980: Le Roi et l'Oiseau.



La trame narrative reste similaire au conte originel: Charles Cinq-et-trois-font-huit-et-huit-font-seize, Roi de Takicardie, despote solitaire et aigri, est amoureux d'une délicate Bergère peinte dans l'un des tableaux de sa chambre. Seulement, cette dernière est éprise d'un petit Ramoneur, sujet d'une peinture voisine.

C'est alors qu'un jour, le Roi se fait faire un portrait. Le personnage créé par le peintre fait alors disparaître le modèle, et part à la poursuite de la Bergère et du petit Ramoneur de rien du tout, qui tentent de fuir le château et le joug étouffant du dictateur. Ils sont aidés par l'Oiseau, pire ennemi du Roi, qui avait tué sa femme lors d'une partie de chasse.



Une longue traque s'engage alors dans les méandres d'une cité-palais hérissée de tours, parcourue de canaux, fourmillant de trappes et d'alcôves où se dissimulent les sujets du rois, délateurs ou complices des deux amants.

Chef d'oeuvre de poésie visuelle et sonore, Le Roi et l'oiseau regorge tant de détails minuscules que de rebondissements lourds de symboles. Outre l'histoire de la Bergère et du Ramoneur, c'est le totalitarisme que dénoncent Prévert et Grimault: propagande artistique, régime belliqueux, milice, travail forcé, oubliettes et terreur, racisme et intolérance sont les plaies qui maculent le royaume sur le point de s'effondrer que parcourent les jeunes héros.
Face à ces dangers, la splendide beauté des textes et des décors éclot et s'épanouit progressivement pour finalement venir à bout de la décadence: même les machines finissent par avoir une âme.


Avis personnel:

Petite, c'est l'un des dessins animés que j'ai le plus regardé. L'univers et les mécanismes du château me fascinaient, certains personnages m'effrayaient sans que j'arrive à dire pourquoi, les mots inconnus (polyglotte!!) renforçaient l'envoûtement. Et là, quand je revois les scènes pour ce petit sujet, maintenant que je comprends les paroles et la signification des images et des faits, je me sens vraiment toute chose. Ecouter la musique a fini par me faire verser quelques larmes.
Le Roi et l'Oiseau, c'est vraiment un chef d'oeuvre.

Publié dans Cinéma

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S
J'avais adoré ce dessin animé ! *.*
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